
Dans le domaine médical, l’étude de cas peut prendre des formes multiples. Dans cet article, nous présentons quelques-unes des étapes principales de la conception d’une étude de cas et les options qui s’offrent au formateur.
Clara Nicolo
La conception de l’étude de cas commence par la fin. Que vise-t-on ? Quels objectifs souhaite-t-on atteindre et que devront maîtriser les participants à l’issue de l’exercice ? L’étude de cas permet de développer et d’évaluer les niveaux de compréhension situés en haut des taxonomies de Bloom et Krathwohl. Il ne s’agit pas juste de retenir, mais d’utiliser et d’articuler des connaissances dans un contexte. Les apprenants mettront en relation des éléments épars et le plus souvent, ils devront adapter, voire inventer une solution.
Pour mémoire, le schéma ci-dessous compare les deux pyramides. Notons cependant que la hiérarchie que cette forme implique est remise en cause.
Les objectifs transversaux sont particulièrement importants dans une étude de cas et encore davantage lorsqu’on y associe des activités de groupe. Parmi les objectifs régulièrement formulés en lien avec cette situation d’apprentissage :
– chercher l’information
– sélectionner l’information pertinente
– organiser l’information
– établir un diagnostic
– identifier des alternatives
– apprécier l’impact et les conséquences de ces alternatives
– sélectionner et argumenter
– tirer des leçons du cas, qui pourraient être pertinentes dans un autre contexte, et être généralisées
– et puis aussi présenter, mettre en scène, gérer son temps…
Lorsque les objectifs sont clarifiés, le formateur va se confronter à d’autres choix. Une étude de cas, soit, mais de quelle nature ? Quelques typologies aident à envisager des options qui permettront de rendre l’exercice plus motivant et plus cohérent avec les objectifs.
Parmi les typologies, celle de Guilbert et Ouellet présente l’intérêt de proposer différents niveaux de choix. Chacun de ces choix peut à son tour se décliner dans des options différentes, et se combiner. Ainsi, l’enseignant peut communiquer toute l’information dans le cas, la donner au fur et à mesure de la progression des participants, ou seulement à la demande, pour susciter des questions pertinentes (technique de Pigors). Enfin, il peut ne transmettre qu’une partie de l’information, pour que les apprenants se positionnent dans un environnement incertain.
Pour échanger, construire des réponses, et organiser un travail collaboratif, les apprenants peuvent être invités à utiliser des outils numériques comme Trello et Slack. Si la résolution de l’étude de cas se fait en temps réel et limité, ces outils peuvent faire partie de l’étude de cas et apporter des éléments au fur et à mesure de l’avancée.
Imaginons une étude de cas sur la communication de crise ou sur la résolution d’un problème technique ou encore médical. Le groupe n’a qu’une dizaine d’heures pour apporter une réponse. Mais comme dans la vraie vie, ils reçoivent une information partielle et progressive, au fur et à mesure que la journée avance sur une plateforme.
Le déroulement peut encore prendre d’autres chemins qu’il serait difficile d’énumérer de manière exhaustive. Les formats peuvent ainsi s’éloigner largement des cadres vus précédemment. Ainsi, la désormais célèbre nuit de la crise de la Kedge Business School plonge les étudiants six heures dans une situation et une pression réelle dans une ambiance de PC de crise.